Un peu d'histoire...

Si nous sommes ce que nous sommes, c’est un peu grâce à ceux qui se sont battus avant nous.

(Source documentation CGTFO)

Les origines..

C’est au XI et XII siècle que vont apparaître les premières corporations et lettres de maîtrise ; les nobles et les ecclésiastiques perdent le privilège du servage sur les compagnons et les artisans. Il subsiste cependant dans l’agriculture.
XVI ème siècle : le capital prend une part croissante dans l’industrie et le commerce par le biais des corporations. Les profits vont seulement aux maîtres, les ouvriers en opposition se regroupent en compagnonnage pour s’opposer aux maîtres.

1538 : Les ouvriers de l’imprimerie avec à leur tête Etienne DOLLET se révoltent.

Après la révolution, sous la monarchie constitutionnelle (1791-1792), le décret ALLARDE supprime les corporations et lettres de maîtrise : la libre entreprise est crée. C’est à la même époque 14 et 17 juin 1791 que la Loi CHAPELIER interdit aux citoyens d’un même état ou profession aux ouvriers de s’associer. Pendant un siècle, cette loi empêchera la constitution légale des syndicats.

Sous la 1ère république (1792-1795) le suffrage universel, le droit au travail, l’instruction et l’assistance sont proclamés.

Le XIXème siècle

1803 : Les coalisions sont sévèrement punies par le code pénal. Il faut un accord du gouvernement pour toute association de plus de 20 personnes. Un livret ouvrier est instauré ce qui permet aux employeurs et à la police de contrôler les ouvriers. La grève est interdite et est lourdement sanctionnée.
1830 : La monarchie est réinstaurée avec Louis Philippe 1er .C’est le début de la révolution industrielle. Les ouvriers sont considérés à cette époque comme une race à part, ils sont méprisés par le reste de la population. Dans le milieu ouvrier , la révolte gronde :celle-ci sera lourdement réprimée et se terminera souvent dans un bain de sang comme celle de canuts de Lyon 1831.
1841 : Le travail des enfants de moins de 12 ans est limité à 08h00 par jour.
1843 : Naissance de la première convention collective (ouvriers du livre)
1848 : Louis Philippe abdique, un décret reconnaît la liberté syndicale mais 4 ans plus tard le 25 mars 1852 il est supprimé. La semaine de travail est de 84 heures ; la journée est limitée à 12 heures pour les ouvriers des usines et les ateliers mécanisés.
1876 : A Besançon est crée le 1er syndicat des horlogers.
Le 21 mars 1884 la Loi WALDECK-ROUSSEAU permet aux travailleurs de se regrouper en créant leur syndicat.
1896 : Création de la Fédération Nationale des Syndicats Ouvriers (guesdiste)
ED/2009
1887 : 1èr bourse du travail à Paris
1889 : Congrès syndical international à Paris, un appel à une manifestation internationale est lancé. Elle aura lieu le 1er mai 1890. Elle a pour but l’obtention de la réduction de la journée de travail à 08h00, celle-ci rassemblera 10000 manifestants Place de la concorde. Le 2 juillet 1890, le livret ouvrier est enfin supprimé.
1891 : Dans le nord de la France, de grandes grèves ont lieu, les ouvriers de la mine se révoltent contre les conditions de travail, l’augmentation des cadences et la misère dans laquelle ils vivent. Emile ZOLA s’en inspirera et écrira Germinal.
1892 : Organisation de l’inspection du travail
Une loi change la durée de travail pour les femmes et les enfants, elles ne travailleront plus que 12h00 par jour et les enfants ce sera 10h00.
1893 : Loi sur l’hygiène et la sécurité au travail.
1895 : Naissance de la Confédération Générale du Travail dont nous sommes issus.
9 avril 1898 : Loi sur l’indemnisation des accidents de travail.
Il est désormais à la charge des employeurs, les salariés non plus à prouver les liens entre leur travail et l’accident survenu dans l’entreprise.

Le début du XXème siècle

3 mars 1900 : Loi sur la durée de la journée de travail, celle-ci passe à 11h00 et devra passée à 10h00 dans les 4 ans. La semaine de travail compte 70h00.
27 juin 1902 : La journée de travail est fixée à 10h30.
1902 : C’est à Montpellier, lors du congrès, que la CGT voit le jour, suite à la fusion entre la Fédération des métiers et celle des bouses. Victor GRIFFUEHLES (1874/1922) en devient le secrétaire général, et ce jusqu’en 1909.
11 juillet 1903 : Une nouvelle loi sur l’amélioration de l’hygiène et la sécurité vient compléter celle de 1893.
18 avril 1904 : L’humanité est crée par Jean JAURES.
1905 : Malgré l’interdiction faite aux fonctionnaires d’être syndiqués, les instituteurs forment leur syndicat. Ils seront suivis par les postiers.
1905 : C’est chez les mineurs de fond qu’est appliquée pour la première fois la journée de 08h00.
1906 : Le ministère du travail est crée.
1er mai 1906 : La CGT lance la 1ère campagne nationale pour la journée de 08h0. Elle sera suivie par 100000 grévistes, et ce malgré le risque de renvoi par les employeurs. CLEMENCEAU fait intervenir l’armée par peur d’un mouvement révolutionnaire qui n’aura pas lieu, GRIFFUELHES est mis au arrêt. La grève générale va paralyser la France pendant 24 heures.
13 juillet 1906 : Lors du congrès national corporatif, la chartre d’Amiens proclame « l’indépendance syndicale » (CGT FO se réfère toujours aujourd’hui à celle-ci) et s’émancipe de toute récupération politique, et ce quelque soit le parti.
17 mars 1907 : Loi prévoyant la parité dans les conseils de Prud’hommes, ceux-ci ont été créé en 1806 et restent sous l’égide exclusif du patronat.
1er mai 1907 : Début de la grève des carriers de Villeneuve St Georges : ils revendiquent une augmentation de salaire, la fin du monopole de la vente de vin par les contremaitres (ils en consomment jusqu’à 4 litres par jours) et une diminution du temps de travail. Elle sera matée dans le sang ; la police tire sur les manifestants dans un café, puis dans la rue quelques jours plus tard. Il y aura 9 morts. GRIFFUELHES ainsi que d’autres compagnons seront arrêtés et jugés.
13 septembre 1909 : Une loi permet aux femmes mariées de disposer de leur salaire ; elles ne sont plus dans l’obligation de le donner au mari.
1909 : Loi garantissant que les femmes en couche peuvent garder leur emploi.
1er mai 1909 : Revendication pour la retraite et le droit aux soins des vieux travailleurs.
12 juillet 1909 : Léon JOUHAUX (1879/1954) est élu secrétaire général de la CGT.
5 avril 1910 : Loi sur la retraite à 65 ans pour les paysans.
18 octobre 1910 : L’ensemble des postiers et cheminots se mobilisent et se mettent en grève, 3700 d’entre eux seront révoqués.
1912 : Le gouvernement dissout les syndicats d’instituteurs qui veulent adhérer à la CGT.
1913 Naissance de la Fédération Syndicale FSI, en septembre de la même année les unions Départementales voient le jour.
31 juillet 1913 : Jean JAURES est assassiné.

La Première Guerre Mondiale

4 aout 1914
: La première guerre mondiale est déclarée, la CGT rallie « l’union sacrée ».
10 juillet 1915 : Loi accordant un salaire minimum aux ouvriers du vêtement.
1917 : La guerre fait rage en Europe, de nombreuses grèves ont lieu contre le rationnement et la hausse des prix.
Octobre 1917 : La révolution russe est en marche, elle va modifier la face du vieux continent.

L'entre-deux Guerre
23 avril 1919
: Loi sur la journée de 08h00, la semaine passe à 48h00 sur 6 jours.
1er mai 1919 : Une grande manifestation demande l’application immédiate de la loi sur les 08h00, mais aussi une revendication pour des congés payés.
11 mai 1920 : Suite à la grève des cheminots, la CGT est condamnée à la dissolution.
Décembre 1921 : La première scission a lieu au sein de la CGT suite au congrès de Lille. Le refus fait par certains militants de suspendre leur activité politique au sein même de l’organisation syndicale leur fait quitté la CGT ; ils forment la CGT U.
1922 : Un nouveau fléau voit le jour avec la monté du fascisme en Europe.
5 avril 1928 : Promulgation des lois sur les assurances sociales obligatoires.
1929 : Le jeudi noir, le crack boursier de Wall Street va modifier l’économie mondiale. Il plonge dans la misère des millions de travailleurs.
1932 : Les fonctionnaires ont enfin le droit de se syndiquer.
30 janvier 1933 : Adolf HITLER devient chancelier, c’est le début d’une des périodes les plus sombres de l’histoire mondiale.
6 février 1934 : A Paris, des émeutes fascistes ont lieu, elles feront 15 morts et 700 blessés.
5 mai 1936 : La gauche prend le pouvoir, mise en place d’un gouvernement de front populaire.
2 juin 1936 : Les accords Matignon entre patronats, syndicats et gouvernement sont signés. Ils portent sur les congés payés, le droit syndical, les 40 heures et la revalorisation des salaires.
20 juin 1936 : Loi sur les congés payés, les salariés vont enfin gouter aux joies des vacances qui étaient jusqu’à présent réservées à la bourgeoisie. Ils bénéficient de 15 jours de repos.
21 juin 1936 : Loi sur les 40h00.
24 juin 1936 : Loi sur les conventions collectives et les délégués ouvriers.
12 novembre 1938 : Les acquits de 1936 sont remis en cause par le gouvernement DALADIER.
23 aout 1939 : Signature du pacte Germano-Soviétique.

La Seconde Guerre Mondiale

03 septembre 1939 : Déclaration de la seconde guerre mondiale.
18 septembre 1939 : Suite à l’entré des Soviétiques en Pologne, une 2ème scission va opérée au sein de la CGT, celle-ci est déjà affaiblie par la répression de la grève du 3 novembre 1938. Le nombre d’adhérents ne va pas cesser de diminuer. La CGT est divisée en 4 groupes, 2 vont par la suite plus ou moins soutenir le gouvernement de Vichy : la CSC et le RNP. Les 2 autres vont entrer en clandestinité, les militants communistes de la CGT et les réformistes de la CGT avec à leur tête Léon JOUHAUX.
16 aout 1940 : Décret de dissolution provisoire de centrales professionnelles (CGT, CFTC, CGPT), 630 organisations syndicales dirigées par des communistes seront dissoutes par le ministère de l’intérieur.
15 novembre 1940 : Après que soit rendu public le texte dit « le manifeste des douze » le mouvement de résistance Libération Nord voit le jour, le 1er N° de libération bulletin de mouvement est édité. C’est en 1941 que Libération sud se développera suite aux accords entre Léon JOUHAUX et Emmanuel ASTIER.
26 décembre 1940 : Léon JOUHAUX est arrêté.
12 avril 1941 : Le 1er mai est payé et chômé, mise en place de la fête des mères (loi Pétainiste)
27 mars 1943 : Le Conseil National de la Résistance est crée, il rassemble 8 organisations de résistances indépendantes, 6 partis politiques et 2 syndicats (CGT, CFTC).
Il a pour but une unification des forces combattantes en France. Jean MOULIN en prend la direction à la demande du Général DE-GAULLE. Il en sera le président jusqu'à son arrestation le 21 juin 1943 à Caluire-Et-Cuire (69). Cette unification ne se fera pas sans problème : les différents participants à cette réunion ne sont pas prêts à laisser la direction des opérations à un homme qu’ils ne connaissent pas.
Le rôle des syndicats au sein du Conseil National de la Résistance n’est pas la lutte armée dans un premier temps, mais les missions qui lui sont confiées permettent la mise en place d’une organisation de lutte contre l’occupant.
Leurs armes sont l’édition de tracts, de faux papiers et de journaux clandestins ainsi que
le noyautage des pseudos syndicats mis en place par Vichy, l’aide aux salariés refusant le STO (service du travail obligatoire) et la réduction des cadences de travail dans les industries afin de ne pas participer à l’effort de guerre nazi.
Malgré tout, certaines cellules syndicales vont prendre une part active dans la lutte armée, celle des cheminots ne tarde pas à comprendre que le rôle à jouer dans la lutte peut être également militaire. Ses possibilités de déplacement sur le territoire lui permettent vite de passer à l’action : sabotages des lignes et installations, vole ou détournement de marchandises, aide pour le passage de la ligne de démarcation, aux aviateurs alliés et aux civils. Ils payeront un lourd tribut à cet engagement. Ils seront à l’origine d’une grève insurrectionnelle le 10 août 1944.
La lutte armée prend peu à peu le pas sur celle plus syndicale dans toutes les cellules, après la libération de Paris en août 1944 pour finir par si confondre totalement jusqu’à la libération.
17 avril 1943 : La CGT est réunifiée suite aux accords du Perreux. Après cette réunification , un appel clandestin demande aux travailleurs « d’engager un sabotage complet et total de la chartre de Vichy »
6 mars 1944 : L’ancien socialiste Marcel DEAT devient ministre du travail et de la solidarité nationale du gouvernement de Vichy. Il est devenu un collaborateur acharné.
8 avril 1944 : La CGT demande à ses adhérents de quitter la chartre du travail mise en place par Vichy
Juin 1944 : 60000 ouvriers syndiqués de la région parisienne travaillent sous direction clandestine dont 18000 dans le service public.
27 juillet 1944 : Une ordonnance prise à Alger (siège du gouvernement provisoire) rétablit la liberté syndicale
24 novembre 1944 : Réapparition officielle du journal « RESISTANCE OUVRIERE» il deviendra plus tard « FORCE OUVRIERE »
7 mai 1945 : Léon JOUHAUX est libéré ainsi que Léon BLUM et Paul REYNAUD

A suivre !!!
Source « syndicalisme et résistance » Jean Pierre CROM et documentation CGT FO